Je me prénomme Lucie. Je viens d’atteindre la trentaine resplendissante comme on dit. L’âge où la femme atteint la pleine matûrité autant physique qu’intellectuelle. Seulement "resplendissante" n’est pas l’adjectif qui vient spontanément à la bouche des gens que je côtoye dans la vie.
Je suis moche, une mocheté sympathique mais moche quand même. Pourtant je fus un bébé mignon puis une fillette mignonne mais à la puberté, l’âge où les grands bouleversements physiologiques surviennent, tout à basculé pour moi. La fée qui s’était si complaisamment penchée sur mon berceau s’est brutalement transformée en horrible sorcière.
Pourtant tout avait bien commencé. Mes seins se sont développés jusqu’à avoir une taille plus que respectable surtout par rapport au reste de mon corps qui était demeuré frêle. J’en étais fière surtout quand le regard des garçons et des hommes parfois les contemplait.
Malheureusement ce fus le seul et unique changement qui s’opéra en moi. Mes hanches restèrent étroites, mes fesses gardèrent leur platitude et mes jambes ressemblaient à celles d’une marathonienne, fines, les muscles saillants. Du côté visage ça n’allait guère mieux. Si l’on regardait chaque élément séparément tout semblait normal mais l’ensemble donnait un résultat déplorable. Outre ma poitrine, le seul point positif était ma magnifique chevelure. Je ne sais combien de sifflement admiratifs elle suscita mais qui s’arrêtaient bien vite lorsque je me retournais.
Le peu de copines avec lesquelles je sortais ne m’ont jamais dit que j’étais laide mais je sentais bien qu’elles ne toléraient ma présence que pour les mettre en valeur. J’étais leur faire-valoir, leur confidente. Quand nous sortions en boîte je rentrais souvent seule à la maison.
— " Ne m’en veux pas trop, hein! disaient-elles, mais il y a truc-machin-chose qui me raccompagne. Demain je te raconterais."
Et moi, bonne pomme, hypocritement, je leur répondais:
— " Mais non! Amusez-vous bien!"
Mais une fois de retour chez moi je pleurais.
Inutile de vous dire que durant toute mon adolescence je n’ai jamais su ce qu’était un baiser ou la caresse d’une main de garçon. J’en crevais d’envie pourtant. Je détestais mon corps. Ce corps qui extérieurement ne suscitait aucun désir et qui, intérieurement, réclamait sa part de tendresse. Ce corps de presque femme qui bouillonnait et qui pour l’apaiser n’avait que ses propres mains. Combien de fois, après avoir entendu les confidences de mes copines, je m’étais imaginée être à leur place, sentir comme elle la douceur des lèvres se posant sur les miennes, une main empaumer mon sein, un doigt s’insinuer entre mes cuisses. au lieu de cela mes seuls baisers étaient ceux que je me donnais en embrassant le miroir, mes seules caresses étaient celles que je me prodiguais. Faute de ne pouvoir être aimée, je m’aimais.
Les plaisirs que j’en retirais étaient pourtant bien réels. Lorsque l’excitation montait puis arrivait à son comble, que mon corps se tendait dans l’attente de la caresse ultime qui vous propulsera au 7ème ciel, à ce moment je me sentais la plus belle des femmes. Je retardais au maximum l’instant suprême car je savais, une fois que je l’aurais atteint, je redeviendrai la jeune fille moche.
Généralement les filles laides arrivent à compenser leur handicap par de brillantes études. Tel ne fut pas mon cas. Je décrochais difficilement un brevet de coiffure. Ma vie sentimentale demeurait vide et seuls mes plaisirs solitaires venaient égayer ma misérable existence.
Je me voyais finir vieille fille. Encore un drôle de qualificatif pour une femme qui n’a pas encore 20 ans. Un qualificatif que bon nombre de gens associe à d’autres comme: Acariâtre, sèche, austère et j’en passe. À vrai dire je me sentais tout le contraire, mon sourire permanent, ma joie de vivre servaient de contrepoids à ma laideur. À défaut d’amour je suscitais la sympathie.
J’habitais une petite ville de province et l’idée me vint d’exercer ma profession de manière indépendante en allant coiffer les gens chez eux. Ce que je ne savais pas en me lançant dans cette aventure, c’est qu’elle serait un véritable tournant dans ma vie.
Je fus appelée, un jour, au domicile d’un jeune homme de 18 ans qui avait perdu l’usage de ses jambes à la suite d’un terrible accident de moto. Sa mère, une belle femme au demeurant, m’accueillit et me conduisit jusqu’à la chambre de son fils. Les présentations faites je l’emmenais dans la salle de bain. Je lui fis un shampoing puis face au miroir je commençais la coupe. Je croisais son regard dans la glace mais n’oser pas trop insister de peur de le voir exprimer une grimace de dégoût. Pourtant je m’aperçus que ses yeux étaient plutôt dirigés vers l’échancrure de ma blouse qui laissée apparaître le sillon qui séparait mes énormes mamelles. Après tout me dis-je, si cela peut lui faire oublier mon visage ingrat. Nous restions silencieux. J’avais presque terminé quand mon regard fut attiré par la bosse qui déformait sa culotte de survêtement. Bien-sûr je savais comment se manifestait le désir des garçons mais c’était la première fois que je le voyais et de surcroît causé par ma présence. Je fus toute chamboulée par cette vision mais je ne fis aucun commentaire. Je ramenais le jeune homme dans sa chambre et pris congé.
Pendant le restant de la journée j’ai eu devant les yeux, l’image de cette étoffe distendue par l’érection et c’est avec elle que le soir je me suis endormie après m’être caressée et ressentie un orgasme plus violent que d’habitude.
J’attendis avec impatience mon second passage. Mon dieu faites que ses cheveux repoussent vite. Il m’a fallu attendre 3 semaines. Pendant cette attente j’avais élaboré une dizaine de scénarios mais une fois en présence du jeune homme je n’ai pu en mettre aucun à exécution. La seule chose qui me vint à l’idée, ce fut d’échancrer un peu plus ma blouse. Je le coiffais toujours dans le silence le plus complet. Par contre la bosse dans le pantalon apparue presque immédiatement. Mon souffle s’accéléra. Lorsque je relevais les yeux je compris qu’il avait compris sur quelle partie de son anatomie mon regard avait été attiré. Ma respiration saccadée le conforta certainement dans la conviction que son érection m’avait particulièrement troublée. Alors lentement il posa sa main sur l’excroissance et la comprima fortement. Je ne pouvais plus faire un geste, j’en voulais plus et mon immobilité le poussa à aller plus loin. Pour la première fois j’entendis sa voix.
— "Montrez-moi vos seins" d’un ton qui ressemblait plus à un ordre qu’à un prière.
Ce vouvoiement rendait la scène encore plus excitante. J’obtempérais. D’un geste mécanique j’ouvris ma blouse et déboutonnais mon corsage. Je fis glisser les bretelles de mon soutien-gorge et le fis descendre en dessous de mes seins.
— " Qu’ils sont gros, qu’ils sont beaux. Caressez-les!"
Bien-sûr je me les avais souvent caressés mais aujourd’hui les sensations que j’en retirais étaient différentes. Mes mamelons étaient plus longs et plus durs et extrêmement sensibles.
Il se mit à accélérer ses va-et-vient. Tout en me pelotant j’appuyais mon pubis sur l’angle de dossier de son fauteuil en remuant lentement le bassin. Dans un grognement il éjacula. Le premier jet de sperme gicla sur le miroir. Trois autres giclées suivirent. Il avait fermé les yeux pour mieux savourer sa jouissance. Il n’a pu voir que je jouissais aussi.
J’étais heureuse enfin. Pour la première fois, un homme avait éprouvé du désir pour moi. J’étais heureuse mais lucide. J’avais conscience que son désir était davantage dû à la profondeur de mon décolleté qu’à mon joli minois. C’est drôle d’ailleurs que l’on ne puisse associer "minois" qu’avec "joli". J’ai aussi remarqué que ce mot fait penser au chat et que le plus souvent les différents noms que l’on attribue à cet animal, s’adressent exclusivement à la gente féminine. Ne dit-on pas d’une femme qu’elle est féline, qu’elle a le minou accueillant ou la chatte juteuse.
Tant pis, même si ce ne sont que mes appâts mammaires qui l’on fait craquer ou seulement la grande misère sexuelle dans laquelle il se trouve et que je peux comprendre puisque je m’y trouvais également. Ce ne doit pas être facile pour un jeune homme de 18 ans de se retrouver dans un fauteuil roulant alors qu’il est à l’âge où les pulsions sexuelles sont les plus fortes et j’en sais quelque chose bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons. En mon for intérieur je me disais que j’avais là la possibilité de pouvoir vivre mon premier amour. J’étais bien décidée de ne pas laisser passer cette chance. Le plus difficile sera sûrement de l’apprivoiser. Je suis certaine que sous sa carapace qu’il s’est forgé, se cachait un être gentil et sensible. Le point d’interrogation qui demeurait était: Va-t-il m’appeler ou plutôt me faire appeler?
Je n’ai eu, cette fois-ci que trois jours à attendre pour que je reçoive un appel de la maman du jeune homme. c’était plutôt bon signe.
— " Mademoiselle Lucie, me dit-elle, mon fils Julien à besoin de vos services. Bien que j’ai trouvé cela étrange, il a tellement insisté que je n’ai pu refuser. De plus, depuis votre dernière visite, j’ai remarqué que son comportement avait changé, en bien rassurez-vous. Il est devenu plus sociable, il s’est remis à jouer de la guitare qu’il avait abonnée après son accident et je l’ai même vu sourire. Je suppose qu’il s’est passé quelque chose entre vous. Je ne veux pas en savoir les raisons mais si cela peut lui redonner le goût de vivre je serais très heureuse de vous accueillir à la maison."
Mon cœur battait la chamade.
— "Madame, répondis-je, je serais chez vous dans une heure."
Fébrile, j’actionnais la sonnette. Contrairement aux jours précédents c’est Julien qui vint ouvrir.
— "Entrez, dit-il, j’ai demandais à ma mère de me laisser seul pendant deux heures. Installez-vous dans le salon."
J’entrais dans la pièce mais je restais debout. Julien arriva aussitôt.
— " Julien, commençais-je, ce qui s’est passé entre nous lors de ma dernière visite, m’a fait extrêmement plaisir autant qu’à vous je crois puisque vous avez souhaité me revoir."
Il voulut me répondre mais je ne lui en laissais pas le temps et continuais:
— " Je ne suis pas belle je le sais, vous êtes le premier homme à s’intéresser à moi et de cela je vous en suis reconnaissante mais sachez que je ne suis pas prête pour autant à faire tout ce que bon vous semble. Je pense que si tous les deux nous pouvons faire abstraction de nos handicaps physique alors je crois que quelque chose sera possible entre nous."— " Lucie, vous venez exactement d’exprimer ce que je m’apprêtais à vous dire. Je me suis certainement mal conduit, la dernière fois, en vous parlant sèchement et en osant me masturber devant vous. Toute la soirée qui a suivi, je me suis traité de goujat et c’est pour effacer ce malentendu que j’ai souhaité vous revoir."
Après un court silence il reprit:
— " C’est vrai que j’ai vu en vous une proie facile et que je me suis servi de vous pour évacuer mon, mon, comment dirais-je, mon trop plein d’énergie mais une fois seul j’ai eu le sentiment d’avoir agi comme un idiot. Sachez que je suis prêt à tout recommencer mais cette fois-ci en vous disant que j’ai très envie de vous, que votre apparence extérieure est largement compensée par vos qualités de cœur et par la sensualité que vous dégageait."
J’avais écouté religieusement cette longue confession.
— "C’est vrai, Julien, que mon cœur et mon corps sont prêt à recevoir autant d’amour qu’ils peuvent en offrir. C’est vrai que mon corps attend avec impatience les caresses qu’il réclame chaque jour et que seule j’ai bien du mal à assouvir. Un peu comme vous, n’est-ce pas?"— "Oui, je me masturbe souvent. et comme nous en sommes aux confidences, j’avoue qu’en vous attendant, j’avais commencé à me caresser."
Satisfaite de la tournure que prenaient les événements et d’une voix qui ne semblait pas m’appartenir, je lui lançais:
— " Et si vous repreniez là où vous vous êtes arrêté."
Il fut surpris de ma demande mais en voyant mon visage s’illuminer, il baissa lentement son pantalon. Son sexe apparut, flasque, reposant sur ses testicules. Il le saisit entre le pouce et l’index à la base du gland. Il fit quelques va-et-vient et son membre commença à gonfler. Lorsqu’il devint dur il l’empoigna à pleine main. J’étais émerveillée par cette métamorphose. Je me suis agenouillée. j’étais fasciné en voyant le gland se couvrir et se découvrir à un rythme régulier. M’enhardissant, je posais ma main sur la sienne et l’accompagnais dans sa masturbation. Lorsque il sentit que le plaisir arrivait il retira sa main et c’est la mienne qui le fit éjaculé.
J’avais touché un sexe d’homme.
"Oh Lucie, tu m’as fait divinement jouir. Ça n’a rien à voir avec mes jouissances solitaires. Cela t’as fait plaisir de me toucher?"
Enfin il m’avait tutoyé.
— "Bien-sûr mon Julien chéri depuis le temps que j’en rêvais. Si tu savais combien cela m’a excité."— " Montres-moi."
Je me relevais et dégrafais ma jupe qui tomba à mes pieds. J’étais si excitée que j’avais oublié que mes jambes, mes hanches, mes fesses n’étaient pas terribles. Le regard de julien me transperçait. Il me faisait l’effet d’une tige qui me pénétrait. Je n’étais plus qu’un sexe, un sexe en feu, un sexe que seule une fine culotte couvrait et que l’humidité rendait transparente et dessinait les contours de mes lèvres intimes. J’étais prête à parier que j’étais la première femme que Julien voyait dans cette tenue. J’ôtais rapidement le dernier rempart et ouvrais les jambes au maximum que ma position debout le permettait. Consciente que mon abondante toison pouvait encore dissimuler les détails de ma vulve, à deux mains j’écartais les petites lèvres pour que Julien puisse voir combien j’étais mouillée. Puis n’y tenant plus, j’insérais un doigt dans la fente et commençais à me masturber. Je plongeais ce doigt au plus profond pour l’en ressortir inondé de ma liqueur pour venir enduire mon bouton qui avait pris une telle ampleur qu’on le voyait nettement sorti de son capuchon. Comme je lui avais fait, la main de Julien se posa sur la mienne et quand je sentis qu’il avait compris la manière de me caresser, j’ai ôté la mienne. Mes jambes tremblaient. J’enlevais mon corsage et mon soutien-gorge, me pris les tétons entre deux doigts et les pinçais. Je vis alors que le sexe de Julien avait retrouvé toute sa vigueur. Je me sentais proche de l’orgasme. J’enjambais alors Julien, mon dos contre sa poitrine et saisissant son membre raide je le guidais jusqu’à ma chatte et me laissais tomber brutalement sur lui. l’orgasme violent qui me ravagea aussitôt me fit oublier la douleur que j’aurais dûe ressentir lorsque mon hymen s’est déchiré. J’étais devenue femme. Je revenais peu à peu à moi et je sentis Julien qui essayait de remuer son bassin. Il avait tellement envie de jouir en moi. Alors je commençais à monter et à descendre, je pris les mains de Julien et les posais sur mes seins. Quand j’entendis Julien pousser un grognement, je sentis les jets de sperme claquer au fond de ma vagin, j’appliquais un doigt sur mon clitoris et jouis à mon tour.
Remise de mes émotions, les yeux remplis de larmes j’embrassais amoureusement Julien. Lorsque nos lèvres se séparèrent j’entendis ces mots qui resteront à tout jamais gravés dans ma mémoire:
— "Lucie, que tu es belle"
Auteur : Lucie.
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