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  • Photo du rédacteurSexyDoo

MEDITATION ET AMOUR HEUREUX.

Dernière mise à jour : 28 avr. 2018

Aujourd’hui, le ciel est blanc de brume au-dessus de la mer. Les flots sont sages et le ressac à peine audible. J’apprécie d’autant plus cette longue baignade d’une agréable fraîcheur. Je suis entré dans l’eau sans la moindre hésitation, à peine heurté de quelques sympathiques et rafraichissantes vaguelettes. Je joue avec elles en avançant jusqu’à ce que mes épaules soient recouvertes. Je me félicite d’être venu à la plage naturiste. Je peux jouir du contact de l’eau sans entrave. Au début de l’été, je me suis presque totalement épilé : mes seins, mes fesses et leur sillon, mon bas ventre, mes bourses et mon entrejambe sont presque glabres. Cela renforce la sensation de fraîcheur. Le clapotis ambiant m’oblige, par instants, à me hisser à la surface d’un rouleau un peu plus puissant que les autres. Ce n’est que plaisir jusqu’à ce que je rate mon coup et qu’une vague claque bruyamment sur ma joue. Je m’écarte de quelques pas vers le large pour m’en mettre à l’abri et me laisse porter par le flot en contemplant la plage.


Je joue encore un moment avec les flots puis regagne mon emplacement. Le brouillard matinal m’oblige à un slalom entre des formes indéfinies. Heureusement, elles sont peu nombreuses à cette heure. A leur approche, je découvre leurs humanités sans voile qui, à mes yeux, sont autant de beautés naturelles débarrassées de leurs hideux textiles chamarrés qui font la fortune des boutiques locales et de quelques fabricants asiatiques. Ils sont, nus et bronzés, plongés dans un demi-sommeil ou occupés à de bien distractives lectures. Quelques inconscients bravent l’astre céleste naissant en de multiples jeux de raquettes ou de boules.


Lorsque la brume se dissipe et que je lève enfin les yeux, je suis fasciné par l’étonnante position de ma voisine de devant. Elle s’est tournée face au soleil rougeoyant, encore bien bas sur l’onde. Son jeune corps, dont la nudité est soulignée par l’absence de pilosités, se tient droit en lotus, absolument immobile, yeux clos. Je détaille ses courbes sveltes et en apparence harmonieuses. Sa nuque est dénudée par un chignon d’une blondeur sans pareille. Son dos étroit et bronzé se prolonge en de petites fesses rebondies et dodues que poursuit des cuisses fuselées. Ses mollets et ses pieds repliés en lotus, ne sont pas visibles depuis ma place. Deux petits seins tous ronds surplombent un ventre plat et musclé. Son visage aux traits encore enfantins est irrégulier. Il semble avoir subi une chirurgie malhabile dont le seul but aurait été de rétablir un semblant de symétrie. Toutefois, calme et reposé, il dégage malgré tout une impression de sérénité juvénile. Elle n’a guère plus de trente ans !


Je n’arrive pas à détacher mon regard de ce visage torturé et de ce corps si avenant. Je saisis le prétexte de la disparition de la brume ambiante pour cacher mon regard derrière mes lunettes de soleil. Lorsqu’elle bouge légèrement, j’aperçois ses jambes et ses pieds atrophiés. Accident ? Malformation de naissance ? Et pourtant je ne cesse de la contempler sans arrière-pensée. Ma seule excuse pour mon indiscrétion est de la trouver à mon goût. Je suis absolument sous le charme de sa sérénité de yogi et de ce corps d’une si militante immobilité, tout entier tendu vers le soleil naissant. J’ignore si elle ressent mon regard insistant. Je retourne à deux reprises me baigner puis reviens me consacrer à sa contemplation. Je voudrais l’aborder, mais son handicap et son recueillement m’intimident. Je reste ainsi, voyeur et tourmenté, pendant toute la matinée.


Vers midi, un très jeune homme vient à sa rencontre avec un drôle de fauteuil roulant bas qui ressemble à une nacelle de char à voile. Ses pneus, profondément sculptés, lui assurent une bonne stabilité et une mobilité étonnante dans le sable. Ma voisine, en un geste élégant, prend appui sur son armature et saute élégamment sur le siège. Un pédalier orientable fait office de guidon et lui permet de se mouvoir et de se diriger. Ses gestes restent élégants. Ses jambes semblent incapables de la porter et inertes. Ses bras musclés pallient cette difficulté. Son visage a été opéré d’un seul côté peuplé de cicatrices et laisse voir, de l’autre, une beauté de traits peu commune. Son accompagnateur l’aide à lancer son bolide et la voici qui bouge en autonomie. Lorsqu’elle passe à ma hauteur, je perçois un sourire un peu grimaçant que je rends avec enthousiasme.


Vous comprendrez aisément pourquoi, le lendemain, je me lève tôt et me précipite à la plage. Ne la voyant pas à la même place, j’arpente angoissé la zone naturiste sur toute sa longueur en vain. Je m’installe, les sens aux aguets. Même en me baignant, je ne cesse de scruter les accès à la mer. En milieu de matinée, je suis enfin récompensé : la voici sur son véhicule tout terrain, seule. Elle est déjà totalement nue. Je suppose qu’elle ôte discrètement ses vêtements dans la pinède toute proche pour ne pas s’exhiber en de peu gracieuses contorsions. Lorsqu’elle m’aperçoit, elle dirige son engin vers moi et vient s’installer tout près en lotus face puis dos au soleil. C’est merveille de contempler son jeune corps si estropié et pourtant si superbe. Elle m’intimide et j’ai du mal à lui adresser la parole, d’autant plus qu’elle reste muette et ne maintient le contact que d’un regard chaleureux. Au bout d’un instant, n’y tenant plus, je lui pose une question anodine. Elle y répond gentiment et me permet de découvrir combien son handicap rend l’expression orale disgracieuse et douloureuse. Elle attrape fermement mon bras comme si elle me suppliait de mettre fin à son supplice. Je la touche en retour, comme pour dire « compris ! » et la sens se détendre.


C’est donc en économisant les mots que nous devons vivre cette proximité, ou presque. Petit à petit, elle m’apprend ses codes : mouvement du corps, toucher de l’épaule, du bras, direction du regard, froncement de sourcils, sourires, balancement du torse. Elle n’utilise la voix que lorsqu’elle y est contrainte par la complexité de son expression. Par contre, elle apprécie que je lui raconte des choses de moi, de ce que je connais… Mais plus encore, elle est sensible à ma capacité de déduire son histoire des quelques bribes qu’elle veut bien exprimer. C’est ainsi que j’apprends, dès le premier jour, que ses malformations sont de naissance qu’elle a souffert le martyre lors des nombreuses opérations qu’elle a subi. Sportive, son véhicule tout terrain est le résultat de sa passion pour le char à voile et de la rencontre avec un jeune artisan inventif. Une semaine passe au cours de laquelle, tous les matins, nous complétons notre connaissance mutuelle. Quand la plage se vide en partie, autour de midi, elle se rend en fauteuil jusqu’à la mer et se baigne. Son corps nu, livré aux flots, me la rend encore plus désirable, mais je n’essaye pas de pousser mon avantage.


Jusqu’au jour où, lors de notre dernière baignade avant de nous quitter, elle s’accroche à mon cou. Alors que je n’ose la serrer contre moi elle se lâche en un geste on ne peut plus explicite, elle saisit à pleine main mon sexe et mes bourses et les caresse tendrement. Nous sommes sous l’eau et le geste est discret mais, oh combien, efficace. Je la serre enfin contre moi et l’embrasse à pleine bouche. Elle est surprise car aucun partenaire, me dira-t-elle plus tard, n’a tenté ce geste à cause des cicatrices de son visage. Je n’ai aucun mérite, je ne les sens ni ne les vois d’ailleurs. Très vite le désir me submerge et je bande comme un âne. Nous sommes incapables de nous retenir et finissons par faire l’amour ainsi, aux trois-quarts immergés. Enfichée sur mon sexe, ses petites jambes lovées à mes fesses, elle écrase ses seins sur ma poitrine et gère de ses bras en appui sur mes épaules les délicieux mouvements de va et vient qui nous envoient au septième ciel. Je crains à ce moment que nous n’ayons choqué quelque témoin plus ou moins volontaire.


A partir de ce jour, nous nous sommes retrouvés chaque matin à la plage, isolés dans la pinède côtière, livrés de toutes nos forces aux délices du sexe. J’ai aimé ce corps si particulier qui m’a fait connaître des sensations hors du commun dans tant de positions différentes. Et, à chaque fois, ce que j’ai ressenti n’avait rien à voir avec mes expériences passées. Elle a une manière si originale d’offrir son cul, sa vulve ou sa bouche. Elle ne supporte de me sucer que lors de 69 d’anthologie ou ma langue s’enfonce profondément dans ses trous béants prêts à l’accueil. Elle est la permanente confirmation sous mon doigt de l’existence du point de Grafenberg qu’elle valide en de puissants cris d’orgasme. Elle manifeste une telle fougue lors du coït ! Lorsque nous baisons debout, j’ai l’impression d’être escaladé, mon thorax emprisonné, mon sexe ramoné sans qu’il n’ait à faire le moindre effort. Lorsque je la sodomise son petit cul extraordinairement ferme vient heurter mon bas ventre tandis que mes bourses frappent bruyamment sa vulve humide. Si je la prends en levrette, ses fesses s’appuient fermement sur mon pubis et renforcent mon plaisir.


A plusieurs occasions, nous avons été découverts en pleine action par les voyeurs qui hantent souvent les forêts littorales. Je ne l’ai jamais sentie gênée par ces regards indiscrets pas plus que par leur fâcheuse tendance à venir se masturber près de nous. Elle ne semble se préoccuper que de moi et de notre plaisir commun. Je ne saurais dire si cette impudique exhibition à des inconnus n’ajoute à son plaisir. En tout cas, il ne nuit nullement au mien ! Je crois qu’elle en tire inconsciemment bénéfice et je me l’explique par les complexes qui vont peut-être avec son handicap. Elle n’a de cesse que de m’entendre lui dire combien j’apprécie sa beauté et je suis peu sensible à ses difformités localisées. Elle me demande de la photographier en position de méditation, du côté de son meilleur profil. Ces clichés mettent en évidence l’absolue perfection de certains de ses traits. Une seule fois, un témoin entreprenant, surement séduit par elle, est venu jusqu’à nous toucher. Elle l’a gentiment repoussé de la main en souriant et en émettant un « NON ! » ferme et sans ambiguïté.


Les jours passent et les vacances se terminent (les siennes surtout !). Depuis, je hante le littoral et ne cesse de l’attendre complétement habité d’elle. Sa simple évocation me met en ébullition. Toute ma peau fourmille de l’intérieur comme si elle s’était glissée furtivement en moi sans scrupule. J’ai l’impression qu’elle a pris le contrôle total de mes sensations physiques au point qu’une simple pensée vers elle m’oblige à arracher mes vêtements ; au point que je ne supporte pas de trouver au contact de ma main la moindre pilosité lorsque je me caresse, tout comme au contact de sa peau si douce… Je vais donc nu, terriblement nu, totalement épilé, délicieusement exhibé… Alors, j’erre dans la pinède, dépouillé de mes vêtements, excité en diable et me pelotant sans cesse, parfois soulagé par quelque entreprenant voyeur de passage… Je ferme les yeux et l’imagine sous d’autres latitudes, totalement nue et exhibée, faisant face au soleil, méditant en lotus sur la condition d’amoureuse avec, peut-être, une petite pensée vers moi…



Auteur Emile.`



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