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  • Photo du rédacteurSexyDoo

Miracle dans un fauteuil roulant !!!

L’appel de Sophie m’a laissée perplexe, et j’ai requis un temps de réflexion. Sachant que Steph, mon copain, est en Chine pendant encore près de trois semaines, elle m’a demandé si j’étais éventuellement disponible pour m’occuper de Nicolas, son frère, pendant le prochain pont que je ne prends pas, mon boss m’ayant réquisitionnée.

Sophie est ma meilleure amie, nous nous connaissons depuis le primaire et avons toujours été dans la même classe jusqu’au bac. Nous avons fait les quatre cents coups ensemble et n’avons aucun secret entre nous. Elle a prévu un long week-end en amoureux avec son jules du côté de Deauville, et ses parents se sont déjà installés dans leur résidence estivale du sud de la France, où Nico ne les rejoindra que fin juin.

Nicolas a six ans de plus que nous. Je me souviens encore de la passion que j’avais pour lui à quinze ans. Lors du mariage d’Inès, leur sœur aînée, nous avions dansé comme des folles avec Sophie, puis, en fin de soirée, Nico m’avait invitée pour une série de slows. Brillant étudiant dans une école d’ingénieur, grand, beau, ténébreux, il représentait pour moi l’idéal masculin, et je me sentais grisée dans ses bras.

Pour la première fois, je me serrais contre un torse masculin qui n’était pas celui de mon père, j’en avais la chair de poule, et je sentais d’étranges picotements dans mes seins pas encore complètement formés en me frottant contre lui. Lorsqu’il m’a dit que j’étais presque une femme et que j’étais très mignonne, j’ai failli défaillir dans ses bras… Hélas, la série de slows n’a duré qu’une dizaine de minutes, il est parti retrouver les filles et les garçons de son âge et m’a laissée seule, en proie à mes tourments d’adolescente.

Je n’avais plus trop envie de danser et, faisant tapisserie, je le regardais, désespérée, se trémousser et s’amuser avec des filles de son âge que je trouvais vulgaires et qui se frottaient sans aucune retenue contre lui. Même Sophie n’est pas parvenue à m’entraîner à nouveau vers la piste de danse, et j’ai pleuré pendant des heures, dans mon lit, après m’être couchée.

Ces quelques minutes passées dans les bras du jeune homme m’ont obsédée pendant près de six mois, et je me rêvais parfois, groupie attentionnée, l’accompagnant dans les multiples activités sportives qu’il pratiquait avec excellence (moto trial, ski, voile, rugby, parapente). Il était mon Prince Charmant, j’étais sa vestale. Puis le temps a fait son œuvre, enfouissant mes souvenirs de nimbes, et, avec Sophie, nous nous sommes intéressées aux garçons de notre âge…

Deux ans plus tard, le jour de la rentrée en première, Sophie, en larmes, m’apprenait l’horrible nouvelle : son frère, victime d’un grave accident de moto, luttait contre la mort à l’hôpital de Garches. Pendant près d’un an, il est resté hospitalisé, et je me souviens avoir été le visiter : grabataire, il ne m’a pas reconnue, et j’ai à nouveau pleuré pour lui.

À force de courage, il s’est peu à peu reconstruit, tout en gardant de lourdes séquelles : paraplégique, il a les membres inférieurs paralysés, a des difficultés à mouvoir ses bras et souffre parfois de troubles de la mémoire et de la parole. Sophie, ses deux sœurs et ses parents l’entourent en permanence, et, chaque fois que je le vois, j’ai un mal fou à garder ma sérénité et à ne pas éclater en sanglots.

C’est pourquoi la demande de Sophie me fait un peu peur. Mais j’ai envie de soulager, pour une fois, tant ses parents qu’elle-même, et de leur permettre de vivre un peu leur vie… Je rappelle donc Sophie et lui donne mon accord. Elle me précise :

— Tu viens t’installer jeudi à la maison. Je t’explique que faire, tu dois le considérer presque comme s’il n’était pas handicapé et tu passes la soirée de vendredi et le week-end avec lui, nous ne reviendrons pas trop tard dimanche…

Lorsque, munie de ma petite valise, j’arrive donc chez Sophie jeudi à midi, elle est en train de cuisiner pour son frère. Un large sourire éclaire le visage de ce dernier lorsque je rentre, il se précipite vers moi en maniant son fauteuil avec une surprenante dextérité et se soulève presque pour m’embrasser.

— Alors, Élodie, tu vas devoir supporter un infirme pendant trois jours, mais je suis ravi, j’ai la plus jolie garde-malade qui soit !

Je rosis, et Sophie lui lance :

— Arrête de baratiner ma copine et viens manger, Nico !

Pendant qu’il dévore d’un bel appétit le steak préparé par sa sœur, je le regarde. Bien sûr, son corps, et ses épaules en particulier, se sont affaissés par manque d’exercice, mais il a gardé ce visage à la fois viril et enfantin, et surtout ce regard doré qui m’avait marquée jadis. Il a des cils de fille, incroyablement longs, qui enjolivent ses magnifiques yeux. Il lève les bras avec lenteur, et ses gestes sont un peu maladroits. Lorsqu’il veut parler, il hésite, les mots ont du mal à sortir de sa gorge, puis se bousculent en salves concentrées.

Sophie m’entraîne dans la chambre de son frère, me montre ses placards, sa salle de bain spécialement aménagée, et m’explique qu’il ne veut être aidé que pour passer de son lit à son fauteuil et vice-versa et, parfois, pour enfiler ses vêtements. Elle me donne l’adresse d’un cinéma proche spécialement aménagé et me conseille une balade au parc s’il fait beau. Nico nous raille, depuis la cuisine, sur nos messes basses entre filles, nous le rejoignons, desservons son repas, l’installons devant la télé et filons nous restaurer au MacDo.

Entre deux bouchées, Sophie m’annonce qu’elle subodore que Serge, son copain, va la demander en mariage pendant leur escapade amoureuse. Je lui réponds que je me doutais bien qu’elle franchirait ce pas avant moi et que je trouve Stéphane peu disert sur ce sujet. Nous partageons un fou rire et je suis promue comme future témoin d’hypothétiques noces ! Redevenant sérieuse, je lui demande comment Nico s’assume sexuellement. Un voile traverse son regard et elle me répond qu’il semble que ses lésions lui aient fait perdre tout appétit sexuel, et même que c’est probablement mieux comme ça…

Nous retrouvons Nico devant un match de basket, et pendant que j’installe mes affaires dans la chambre de Sophie, celle-ci se pomponne. Je la taquine lorsqu’elle me montre le petit ensemble coordonné en dentelles noires et rouges qu’elle enfile sous sa robe par ailleurs très coquine. Décidément, leur périple va être chaud et je lui rappelle de ne pas oublier ses pilules !

Lorsque Serge arrive, il émet un sifflement admiratif en regardant Sophie. Je me permets d’insister, à la grande joie de Nico :

— J’espère que vous serez sages tous les deux !

Une fois les tourtereaux partis, je m’installe dans le salon avec un livre. Nico, à mes côtés, regarde son match de basket. À la fin de celui-ci, il me propose un trivial poursuit. Il me suggère d’en pimenter l’enjeu : celui qui perdra aura un gage. J’accepte. Je suis étonnée de sa culture, et, après deux heures de jeu, je n’ai que deux camemberts, lui les a tous. Il me demande alors de danser devant lui sur une musique brésilienne. Au delà de la complicité croissante entre nous et des fous-rires que nous avons partagés en jouant, je me rends bien compte que la danse est pour lui le symbole même de ce que son handicap l’empêche de faire.

Je mets le cd qu’il a choisi, et me trémousse devant lui sur un rythme plutôt langoureux. Il applaudit à la fin, et me demande un bis. J’accepte, en lui précisant qu’il n’y aura pas de ter. Son regard m’enrobe, j’ai l’impression d’être un modèle animé devant un peintre. Le morceau fini, je lui dépose un chaste baiser sur le front, et le conduit à la cuisine. Je prépare notre dîner, toujours couvée par ses yeux d’or. Il épie avec attention chacun de mes mouvements, ce qui me vaut un compliment de sa part qui me donne le rose aux joues :

— Tu te déplaces comme une grâce, Élodie. Mes sœurs ne sont pas aussi féminines quand elles font la cuisine !

Nous avalons une omelette aux herbes qui me vaut des compliments de sa part, puis nous nous installons devant la télé. Le film qu’il a choisi — un western spaghetti — ne m’inspire guère, et c’est avec lassitude qu’une fois celui-ci fini, je le raccompagne dans sa chambre. Je suis un peu gênée, car il me dit vouloir prendre sa douche. Il ôte tant bien que mal sa chemise et son pantalon, et me demande de l’aider pour ôter son boxer.

En le retirant, je vois son sexe flasque à quelques centimètres de mon visage, triste oiseau endormi niché entre ses cuisses. Je me sens mal à l’aise. Je l’aide à passer, entièrement nu, de son fauteuil à la chaise médicalisée de sa douche, ferme le rideau et attends dans le couloir qu’il ait fini. Je l’aide à remettre un boxer propre puis à rejoindre son lit. Je file à mon tour sous ma douche. Au moment où je vais me coucher, je l’entends m’appeler. En nuisette, je rentre dans sa chambre : l’ampoule de la lampe murale a sauté, et il ne peut plus lire. Je trouve une ampoule là où il me l’a indiqué, et, montant sur un escabeau, je la change. Je ne suis guère bricoleuse, mais j’y arrive. Je rallume la lumière et me retourne vers lui, fière de mon travail !

J’ai un choc : Nico a les yeux fixés sur moi, ou plutôt sur mon corps, et je réalise que le halo lumineux me livre avec indécence en spectacle à travers la transparence de ma nuisette. Des yeux d’homme, virils et inquisiteurs ! J’ai la gorge sèche, j’essaie de masquer mon émotion de m’être ainsi livrée impudiquement à des jeux d’ombres et de lumières comme s’il était asexué.

Je redescends de mon perchoir le plus naturellement possible, range mon matériel, l’embrasse sur le front et cours me réfugier dans mon lit, partagée entre le trouble de mon exhibition et le sentiment du devoir accompli. Je me dis que, finalement, si mes formes ont donné un peu de chaste bonheur visuel à mon obligé, tant mieux pour lui !

Lorsque je me réveille pour aller au bureau, le lendemain matin, Nico dort encore. Je prépare son petit déjeuner, lui laisse un mot pour détailler son déjeuner et file retrouver les tracasseries du bureau.

Lorsque je rentre, assez tard, Nico a lui-même préparé le dîner. En moi-même, j’admire son courage car je me rends aisément compte combien ça lui coûte physiquement de faire la même chose qu’un(e) valide. Le riz cantonais qu’il a préparé est savoureux, et, à mon tour, je le complimente. Une fois restaurés, il insiste pour un nouveau trivial poursuit. J’accepte en minaudant, je sais que je vais me faire battre, que j’aurai un nouveau gage, mais que nous allons partager d’intenses fous-rires. J’ai l’impression qu’il connaît pratiquement toutes les réponses par cœur et me fait battre encore plus vite que la veille.

Il me regarde avec gravité au moment du gage, et me dit :

— Élodie, je voudrais que tu ôtes ton soutien-gorge !

Je sursaute, et lui rétorque :

— Il est hors de question que je me déshabille devant toi !

Il me jette alors un regard où apparaît toute la misère du monde, et me souffle :

— Mais je ne te demande pas de te déshabiller devant moi, je souhaite te voir naturelle, libre, et tu peux aller l’ôter dans ta chambre. Tu sais, hier, j’ai pu les deviner !

Je vacille, et me remémore mes pensées de la veille. S’il en faut si peu pour le rendre heureux ! Je regagne ma chambre, dégrafe mon soutien-gorge, jette un coup d’œil dans le miroir. On devine, plus qu’on ne voit vraiment, mes seins au travers de mon chemisier… La transparence me sied au moins autant que le nu intégral.

Lorsque je reviens au salon, un large sourire de bonheur éclaire le visage de Nico, et je sens qu’il jauge ma poitrine sous la finesse du voile. Et, c’est vrai, je me sens moins comprimée ainsi. Nous faisons une partie de cartes, sans gage cette fois, puis nous allons nous coucher. Lors du cérémonial de la douche, les yeux du jeune homme fixent intensément mon buste, tout proche, mais il ne tente aucun geste déplacé, et l’ampoule, cette fois, ne lâche pas.

Au réveil, le samedi matin, après m’être habillée, je vais voir Nico. Il dort encore. J’admire son visage d’ange un bon moment, puis mes yeux tombent sur sa virilité, nettement visible car sa braguette baille. La vue de cet inutile appendice à jamais au repos m’émeut plus que je le voudrais, et j’essaie de chasser la compassion qui m’étreint. Je décide de faire un saut à la boulangerie, lui achète des croissants. Le soleil brille, nous pourrons nous promener aujourd’hui. Au retour, prise d’un étrange sentiment, je décide d’enlever mon soutien-gorge avant d’aller lui servir le petit déjeuner au lit. Mon corsage est beaucoup plus suggestif qu’hier !

L’odeur du café et des croissants chauds le réveille, il m’enveloppe d’un regard émerveillé, me gratifie d’un sourire brûlant et me dit un grand Merci. J’ignore s’il me remercie pour le petit déjeuner ou pour ma tenue…

Nous décidons de sortir nous promener au marché. Je suis étonnée de la popularité de Nico auprès des commerçants et des passants, il discute avec presque tout le monde. Mieux qu’un politicien en campagne ! Il se fait complimenter pour la jolie garde-malade qu’il a trouvée, et le boucher, les yeux plantés dans mes seins sans aucune retenue, lui demande où il a trouvé la jolie gazelle qui l’accompagne. Bref, mon audace vestimentaire ne réjouit pas que Nico ! Monsieur goûte aux plaisanteries qui me sont destinées avec joie. Je l’ai un peu cherché.

Je l’abandonne l’espace d’un instant avec des copains au bistrot le temps de ramener nos achats chez lui. À mon retour, j’ai le droit à de multiples commentaires, pas tous très fins, les garçons souhaitant que je les promène eux aussi dans une chaise roulante, puis d’inverser les rôles. Je sens Nico un peu agacé de ces commentaires masculins qui risquent de dégénérer et qui soulignent son déficit moteur, et nous décidons d’une balade dans le parc. Nico se lâche :

— Élo, j’adore le mois de mai, les femmes se dévoilent, il fait beau, les oiseaux chantent, et j’ai la plus sexy des accompagnatrices !

Son enthousiasme et sa fraîcheur me gagnent, nous rions comme des gamins. Au retour, je lui prépare des asperges sauce mousseline qu’il adore, son appétit est beau à voir. Puis il me convainc d’aller au ciné revoir les Intouchables, que nous avons déjà vus chacun de notre côté. J’appréhende un peu de partager avec lui un film qui traite du handicap.

Pendant la séance, Nico me prend la main. Je la lui abandonne. Pendant une bonne partie du film, elle est restée posée sur son bas-ventre. Je n’ai pas osé la bouger pour ne pas rompre le charme de ce moment magique, mais la pensée de Stéphane me surprenant m’a traversée l’esprit. Nous flânons au retour, et Nico m’entraîne chez un fleuriste pour m’offrir un ravissant bouquet. Je le remercie de deux bises humides sur les joues. Nico me lance :

— Je n’ai pas envie que Sophie rentre demain, je souhaiterais t’avoir toujours près de moi.

Cette déclaration me laisse sans voix, ce garçon va finir pas me faire craquer… Comme c’est notre dernière soirée, je décide de la lui jouer très féminine, et je mets LA petite robe noire qui tue, merveilleusement coquine dans sa simplicité, courte et audacieusement décolletée. Lorsque j’apparais ainsi vêtue, je vois des feux d’artifices dans les merveilleux yeux du garçon. Il me fait goûter un vieux bordeaux de son père, qui accompagne parfaitement l’osso bucco que je lui ai préparé. Il a voulu que nous dînions aux chandelles, sans autre lumière. J’ai l’impression d’assister à un repas d’amoureux dont je serais à la fois actrice et témoin.

Nico me fait part, malgré ses problèmes d’élocution, de sa volonté de retrouver une vie normale en commençant par la reprise de ses études d’ingénieur. Je garde pour moi les réserves que son projet peut susciter. Je suis profondément émue, il me fait fondre. Il s’en rend compte, se rapproche de moi, et pose maladroitement sa main sur le revers de mon décolleté. Je lui murmure :

— Non, Nico, il ne faut pas…

Et pourtant, comme si j’étais moi-même paralysée, je laisse ses doigts extraire un sein de ma robe. Il joue avec mon téton de ses doigts malhabiles, je frémis, ferme les yeux, des ondes parcourent mon corps. Il fait glisser mes bretelles, m’attire vers son fauteuil. Ses lèvres se posent sur mon aréole, il me gobe, me tète, me mordille comme un adolescent affamé. Et, passive, presque soumise, je m’abandonne à ses douces caresses buccales. Il est à la fois lent et vorace, attentif aux expressions que trahissent mon visage. Comme si notre marivaudage, faute de l’issue naturelle à laquelle je suis habituée, lui permettait de prendre tout son temps dans de si délicieux prémices.

Je suis pratiquement affalée, de profil, sur l’accoudoir de son fauteuil roulant, et, des mains et des lèvres, il dessine des arabesques de mon cou à mon nombril. Se penchant encore plus sur moi, il pose ses lèvres sur les miennes, nos langues se rencontrent, se mêlent, se chevauchent, s’éloignent pour mieux se retrouver. Sa main a glissé sous ma robe vers mon ventre, il joue avec la ceinture de mon shorty. J’ai à la fois envie qu’il aille plus loin, et qu’il reste là où il est pour que ce moment dure. Avec Stéphane, trop souvent, les préliminaires s’achèvent au moment où ils commencent à me faire de l’effet.

Tout en continuant ses baisers langoureux, ses caresses sur un sein, il glisse un doigt fripon sous ma dentelle intime. Il s’arrête timidement tout en haut de mes lèvres, je m’ouvre à sa caresse. Sa lente reconnaissance de mon trésor de femme reprend, il suit mes contours de haut en bas, de bas en haut ; il m’explore avec une lenteur exaspérante. Dans un sursaut de lucidité mal venue, je me demande si son art ne vient justement pas de la gaucherie de ses gestes, si son handicap ne le transforme pas en prince de la sensualité. Je pousse mon mont de Venus vers lui et attends de plus en plus impatiemment ce moment exquis où son doigt me pénétrera.

Et c’est à ce moment qu’il me repousse sans ménagement, et qu’il rugit en ouvrant maladroitement la braguette de son pantalon :

— Regarde, Élo, je bande, oui… je bande !

Il m’exhibe alors fièrement une virilité semi-rigide. Je reste éberluée quelques secondes, le temps de refroidir le plaisir qui montait en moi. Reprenant mes esprits, consciente du phénomène dont je suis l’instigatrice, je plonge bouche ouverte vers l’objet du miracle et le happe tendrement. L’homme a posé ses mains sur ma nuque et me serre contre lui. En vérité, j’en ai déjà vu plus raides, mais je dois m’en contenter.

Alternant jeux de langue autour de son méat, et pistonnages avides autour de son cylindre, enfiévrée par la douceur de cette peau trop longtemps négligée, je sens son mat se durcir peu à peu. D’une main audacieuse, je soupèse ses bourses, qui se raffermissent elles aussi sous mes ongles coquins. Sans lâcher ma délicieuse proie, je me relève un peu pour voir son visage. Il a la tête penchée en arrière, les yeux fermés, des gémissements accompagnent les mots incompréhensibles qui s’échappent de ses lèvres. Je reprends mon ouvrage, assez vite il se tend, s’arc-boute et deux flots de semence jaillissent contre ma langue. Son corps tremble, puis s’amollit. Je garde, essoufflée, son sexe dans ma bouche, avalant toute sa sève. Et, lorsque je me relève, je vois deux grosses larmes silencieuses sourdre puis couler des yeux de mon infirme, qui me prend dans ses bras, m’écrase contre son torse.

Pendant un très long moment, je reste ainsi, prostrée, tassée, comprimée par l’étau de ses mains, puis, n’en pouvant plus, je me dégage et me lève. Avant d’essayer d’arranger les dégâts subis par ma robe, je plonge mon regard dans celui de mon tourmenteur. Et dans ses yeux mouillés par les larmes, je découvre le bonheur…

Je me rhabille comme je peux, ma robe est décousue. Je pose un doigt sur ses lèvres, lui intimant le silence. Et lui murmure :

— Tout ça doit rester un secret entre nous.

J’échappe à ses bras qui se tendent pour m’attraper, file m’enfermer dans ma chambre puis sous la douche. Deux heures plus tard, je reviens sur les lieux de mes audaces. Nico a (presque) tout rangé. Je glisse un œil dans sa chambre. Il a réussi à monter, seul, dans son lit et dort d’un profond sommeil en toute béatitude, sans doute enivré de sa résurrection.

J’ai du mal à m’endormir, partagée par un sentiment de culpabilité et par l’excitation d’avoir ranimer un orgueilleux flambeau éteint par le destin. Je décide de ne rien dire de ce qui nous est arrivé à Stéphane. Pour Sophie, à laquelle je ne cache aucun des détails les plus privés de ma vie intime, j’hésite. Je m’endors sans avoir pris une décision, sombrant dans des rêves érotiques liés à l’état d’excitation non comblée dans lequel m’avait laissée mon presque amant.

Un étrange sentiment de présence me fait me sursauter au milieu de la nuit. Je sursaute en distinguant la silhouette de Nico qui s’est introduit dans ma chambre sans aucun bruit, malgré son fauteuil roulant.

Je le menace :

— Non, Nico, retourne dans ta chambre !— Élo, tu as refait de moi un homme, tu es merveilleuse. Tu pars demain, je voudrais tant passer le peu de temps qui nous reste entre tes bras, contre ton corps de femme.

J’hésite. Il a vraiment le don de me mettre dans des situations cornéliennes ! Il alterne des attitudes d’homme sûr de lui et d’enfant pris en faute, d’invalide souffreteux et de garçon bien dans sa tête. De toute façon après ce qui s’est passé entre nous…

Je lui ouvre ma couche et l’aide à monter. Il est nu comme un ver. Il se serre contre moi, ses mains couvrent mon corps, il me dénude de ma nuisette. Je le laisse faire, j’ai envie qu’il me ramène au point de félicité où il m’avait abandonnée en découvrant qu’il avait retrouvé sa virilité oubliée. Ses doigts jouent avec mes pleins et mes creux, de mes fesses à mes seins, de mon cou à mes lèvres, de ma chatte à mes oreilles. Je tremble sous ses caresses, qui durent, qui durent. Il prend un sournois plaisir, cette fois encore, à ne pas se glisser en moi, à frôler ma féminité sans jamais l’investir.

Mes mains, elles aussi, courent sur son corps et l’explorent intégralement pour la première fois. Je découvre, émue, que ses jambes et ses cuisses sont à peine tièdes, alors que son torse est brûlant, comme si le traumatisme subi avait scindé son corps en deux, avec le haut bien chaud et le bas hivernal. Ce qui fait de lui un homme se niche dans ce no man’s land juste à la frontière entre l’intact et le meurtri.

Mais j’abandonne vite ce périple tactile car il me transforme déjà en vestale frémissant d’être brutalement violée. N’en pouvant plus, je me couche sur lui, le visage enfoui dans son bas-ventre, le minou collé à ses lèvres. Enfin je sens sa langue s’agiter le long de mon buisson et en lécher les contours. Je m’active moi aussi, la partie n’est pas gagnée d’avance, il est mou. Je mets toute ma science amoureuse pour lui donner un semblant de vigueur, mais il a trop d’avance sur moi, j’éclate, je jaillis, lui inonde la face de mes sucs de plaisir. Une fois de plus, il m’écrase dans ses bras. Je suis bien, mais je regrette au plus profond de moi de ne pas avoir réussi à réanimer son membre.

Après une série de petits bécots charmants, nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre, je tiens dans ma main son petit appendice comme pour lui transmettre un semblant de chaleur.

Miracle des fluides, ou rêve électrisant, une bonne heure plus tard, je sens sous mes doigts l’objet inanimé reprendre quelque vigueur. Son propriétaire dort. Avec une douceur infinie, par d’infimes pressions, de frêles incitations tactiles, je lui transmets de la palme des doigts mes encouragements chaleureux. L’animal me répond en se levant vers moi. Je devine que le cerveau, censé le commander, émerge du sommeil, le souffle est différent…

Quand je juge l’orgueil de la bête suffisamment sensible, je rampe sur le corps de Nico, et, jambes bien ouvertes, je glisse avec délice le phallus dans mon antre. Je suis à nouveau enserrée sans ménagement par des bras trop puissants, qui provoquent dans leur fougue une fâcheuse sortie de route. Je me libère de son étreinte, m’assieds carrément sur le ventre de mon amant, en lui tournant le dos. Me soulevant sur les genoux, je remets l’impétrant dans le nid qui l’attend et telle une hétaïre, entame la cavalcade. Mon étalon se cabre, autant que le lui permet son corps handicapé. Ses mains agrippent mes hanches houleuses, froissent mes sens gonflés, flattent mes flancs agités. Pour varier nos contacts, je me décale un peu, son pieu explore ainsi une partie des muqueuses jusque-là délaissée. Je sens son corps se crisper, je sens ma source bouillonner. Et dans nos cris mêlés, nos orgasmes se joignent, nos corps vibrent de concert. Je retombe sur son ventre, sans même une seule pensée pour son infirmité. Nous restons encastrés l’un dans l’autre pendant de longues minutes. Pour la première fois depuis quatre ans de galère, l’homme mutilé a ensemencé une femme, et je suis cette femme !

Lorsque je me réveille, tard le lendemain, Nico est toujours endormi et me tient dans ses bras. Au beau milieu de son visage d’ange aux cils infinis, un sourire béat flotte sur ses lèvres charnues. Le sourire du bonheur, celui de l’homme comblé…

Je m’extrais tant bien que mal de ses bras possessifs, contemple notre champ de bataille. Mon amant ouvre un œil, toujours souriant.

— Merci, Élo, d’avoir à nouveau fait de moi un homme !

Par jeu, je prépare le café et le lui sers au lit intégralement nue. Il me dit que je suis belle et me demande de rester sans aucun voile jusqu’à l’arrivée de sa sœur. Après mes ablutions, je reste donc en tenue d’Ève, et Nico en profite pour m’envelopper d’une main baladeuse ou d’un regard mouillé toute la fin de la matinée, pendant que je cuisine et lors du déjeuner.

Lorsque Sophie appelle, j’ai tout juste le temps de m’habiller, elle arrive dans un instant. Quand elle entre avec Serge, je déchiffre autour de ses yeux de larges cernes qu’un maquillage soigné ne parvient pas à estomper, et lui lance :

— Alors, ce week-end en amoureux ?— Alors, votre week-end en amoureux ? me répond-elle. C’est oui !

L’espace d’un bref instant, je me demande comment elle a pu deviner ce qui s’était passé entre nous. Puis je réalise qu’elle a voulu dire oui pour sa demande en mariage ! Nous nous embrassons chaleureusement.

Nico est rayonnant. Lorsqu’il me congédie, il tente maladroitement de m’embrasser les lèvres, et comme je l’esquive, ne fait qu’en effleurer la commissure.

Tard, le soir même, Sophie m’appelle, me raconte son week-end d’étreintes et de promesses, et me demande ce que j’ai fait à son frère pour le rendre radieux comme jamais il ne l’a été depuis son terrible accident.

Je lui réponds, moqueuse :

— La cuisine et la causette !

Il me faut deux jours pour remettre ma tête et mon corps d’aplomb, et je donne rendez-vous à Sophie au restaurant le mardi soir. Devant ses questions de plus en plus pressantes sur la manière dont j’ai rendu son frère aussi radieux, je finis par me lâcher, et lui raconte par le détail notre week-end de découverte. Elle boit littéralement mon récit, et, à la fin, se précipite dans mes bras en plein milieu du restaurant, sous les regards surpris des gens qui nous entourent, et me dit en m’étreignant :

— Merci, Élodie, merci. Je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour mon frère : tu lui as fait retrouver sa dignité d’homme !

Quinze jours plus tard, je reçu un mail de Sophie avec une longue pièce jointe qui pourrait être résumée ainsi :


Rapport du professeur Alain D., Neurologue à l’hôpital GP sur l’impuissance masculine liée à un important traumatisme lombaire entraînant une paraplégie : « lorsque la lésion a provoqué l’impuissance sexuelle, celle-ci est irréversible, car pharmaco-résistante. Cependant, dans des cas tout à fait exceptionnels, il a été constaté que, même plusieurs années après, sous l’effet de stimuli particulièrement adaptés, le patient pouvait recouvrer ses fonctions érectiles et procréatrices. Il serait souhaitable que ces cas rarissimes puissent être analysés plus en détail… »

Et Sophie d’ajouter le malicieux commentaire suivant :

— Alors, Élodie, quand fais-tu analyser tes stimuli ?


Auteur Sophie.

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